Devenir une licorne ? Quel bon accompagnement à chaque étape pour les entrepreneurs
L’enjeu est de taille, une startup non-accompagnée a deux fois plus de risques de faire faillite qu’une startup accompagnée. L’étude révèle par ailleurs que d’ici 2022, les startups pourraient créer plus de 400 000 emplois supplémentaires nets. La Boussole est le 1er rassemblement d’acteurs de l’accompagnement français représentatifs de leur diversité, qu’ils soient incubateur d’école, corporate, réseau d’entrepreneurs, ou encore pépinière : 50 Partners, Blue Factory - ESCP Europe, Google, INCO, Le Village by CA, NUMA, le Fonds de dotation de Raise (RAISESHERPAS), Réseau Entreprendre Paris, Schoolab et UR Link – Unibail Rodamco.
La Boussole s’est donnée un double objectif :
- Donner aux entrepreneurs la grille de lecture pour franchir plus sereinement les différentes premières étapes de leur vie jusqu’à devenir pérennes et les emmener de manière plus systématique vers des programmes d’accompagnement adaptés à leurs besoins ;
- Donner aux accompagnateurs les outils pour améliorer leur efficacité et apporter un maximum de valeur aux entrepreneurs.
Seulement deux licornes françaises, malgré un dynamisme de création avéré
Autrefois plus éloignée de l’entrepreneuriat, la France est aujourd’hui un acteur européen de premier plan, comme en témoigne la croissance du nombre de création de startups (+4,8 % en 2017 par rapport à l’année précédente). Ce dynamisme est alimenté par un important gisement potentiel d’entrepreneurs : 15,7% de la population française (18-64 ans) a l’intention de fonder une entreprise dans les trois prochaines années, soit 30% de plus que la moyenne en Europe (11,9%) ou qu’aux Etats-Unis (11,7%). Ce dynamisme entrepreneurial s’explique aussi par la présence d’un écosystème favorable pour créer et en particulier, la qualité des talents dans les nouvelles technologies et la multiplication des acteurs de l’accompagnement.
« Actuellement, le contexte macro-économique favorise encore davantage cette tendance avec des levées records pour les fonds de venture capital et une volonté politique appuyée du nouveau gouvernement pour inciter à la création d’entreprise. Les accompagnateurs ont un rôle clé à jouer pour soutenir et amplifier cette tendance. », explique Lionel Aré, Directeur associé senior au Boston Consulting Group.
Cependant, la France éprouve des difficultés à faire croître ses start-ups. Seules deux licornes parmi les 226 dans le monde sont françaises, et la taille moyenne des entreprises est plus petite qu’aux Etats-Unis ou en Allemagne (seules 5% des entreprises françaises ont plus de dix employés en 2014 vs. 21% aux Etats-Unis et 16% en Allemagne).
Une startup bien accompagnée est une startup qui a plus de chance de réussir
Pourtant un meilleur accompagnement des startups par des structures externes contribuerait à améliorer leurs succès : ainsi, aux Etats-Unis une start-up non accompagnée présente deux fois plus de risques de faire faillite au bout de cinq ans qu’une start-up accompagnée.
L’enjeu est de taille, car la croissance des start-ups en France pourrait créer 400 000 emplois nets supplémentaires d’ici 2022. La moitié de ces emplois proviendrait de seulement 10% des start-ups, celles identifiées comme à forte croissance.
Bien choisir son accompagnateur : un enjeu crucial pour les entrepreneurs
Si les parcours de chaque entrepreneur sont différents, cette étude met en exergue les 5 étapes clés de développement identique pour chaque start-up: l’idéation, la création, l’amorçage, le scaling et l’expansion. Chacune de ces étapes se caractérise par un objectif principal, un mode de financement et une taille moyenne d’employés dans la startup.
Actuellement, du fait de sa profusion, l’offre d’accompagnement sur le marché français est complexe et difficilement lisible pour les startups. En effet, pour une même prestation, de l’incubation à l’accélération, de nombreux acteurs, présentant des fonctionnements et des périmètres différents, se positionnent. Si certains acteurs disposent d’une structure dédiée, comme les pure players de l’accompagnement, les acteurs publics, les incubateurs rattachés à des grands groupes, ou encore les écoles, universités et réseaux d’anciens entrepreneurs, d’autres acteurs proposent une offre partielle d’accompagnement sans structure dédiée, c’est le cas de certains cabinets d’avocats, de conseil etc.
Ainsi, pour faire son choix, l’entrepreneur doit comprendre, à chaque proposition, les services qui lui sont réellement offerts que ce soit en termes d’infrastructures, de conseil et business développement, ou de financement. Il doit également s’assurer que l’accompagnateur est adapté et pertinent par rapport à son stade de développement.
Enfin, la contrepartie exigée par l’accompagnateur doit être cohérente avec la valeur ajoutée qu’il apporte au projet, sachant qu’allouer une part de son capital pour une start-up est un engagement
Professionnaliser les acteurs de l’accompagnement
Dans ce foisonnement, la qualité de prestations se révèle parfois très inégales. De nombreux acteurs s’improvisent accompagnateurs sans les compétences requises. Cela rend le choix pour l’entrepreneur difficile et affaiblit les conditions de réussite.
Ainsi, il est de la responsabilité des accompagnateurs d’améliorer la transparence de leur offre et de leurs résultats, mais aussi de se professionnaliser pour augmenter leur impact.
Afin d’améliorer l’accompagnement des startups, le rapport préconise également trois recommandations pour les pouvoirs publics :
- Mieux orienter les entrepreneurs vers les accompagnateurs fiables
- Encourager la croissance des startups en dehors de la région parisienne
- Augmenter le financement des structures d’accompagnement, par exemple en proposant le système existant du mécénat de compétences à tous les acteurs de l’accompagnement dotés d’un label de confiance.
« Pour répondre à ces différents objectifs, plusieurs initiatives sont envisageables, comme par exemple la création d’un label de qualité délivré par un regroupement d’acteurs reconnus afin de garantir un accompagnement de qualité, par des structures compétentes et qui ont fait leurs preuves. La Boussole souhaiterait aider à la mise en place de ce type d’initiatives », indique Paul Jeannest, membre de la Boussole et directeur de RAISE Sherpas.